Anciens séminaires
Cet atelier est consacré au traitement judiciaire des séparations conjugales (des couples mariés ou non). L’enquête collective financée par la Mission de Recherche Droit et Justice à laquelle il s’articule cherche à comprendre à la fois l’augmentation des ruptures d’union dans tous les milieux sociaux et le maintien de pratiques différenciées de régulation des litiges familiaux. Combinant sociologie de la famille et sociologie de l’institution judiciaire, cette recherche examine les effets des trajectoires professionnelles des justiciables sur ces ruptures et leurs variations selon le genre des conjoints, mais aussi selon leur origine sociale, l’âge et la situation familiale, la durée de la vie de couple, la zone d’habitat rural ou urbain, etc. Nous étudions ces effets à plusieurs niveaux : rapport entre positions professionnelles et choix du mode de recours à la justice ; mobilisation des éléments des situations professionnelles des conjoints par eux-mêmes et par les acteurs de l’appareil judiciaire tout au long du processus de séparation ; poids de ces situations dans les décisions prises par les juges.
La recherche porte sur quatre tribunaux de grande instance et utilise des méthodes d’enquête à la fois ethnographique et statistique. L’enquête ethnographique ayant été menée au cours des deux premières années de l’atelier, l’équipe se consacrera au volet quantitatif de la recherche pour l’année 2010-2011. Au premier semestre, nous achèverons la constitution de la base de données à partir du dépouillement de 400 dossiers de séparations archivés en 2007. Au deuxième semestre, à l’occasion d’un stage « statistiques », nous entamerons le codage et l’exploitation secondaire de cette base. Les séances d’atelier seront l’occasion de faire le point sur les apports et difficultés soulevées par cette méthode, en discutant avec des chercheur-se-s spécialistes du traitement des sources judiciaires.
Cet atelier est donc particulièrement ouvert aux étudiant-e-s soucieux de se former aux techniques quantitatives, tout comme aux personnes intéressées par la sociologie empirique du droit et de la famille. Il peut servir de cadre à la réalisation de mémoires et d’articles de master, étant entendu que les étudiant-e-s peuvent être associé-e-s aux communications et publications préparées par les coordinateur-rice-s de l’enquête.