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Le travail au pluriel : naviguer entre sphère professionnelle, domestique et de loisirs
Brianne Dubois (AGPR au département de sciences sociales de l’ENS) et Jeanne Ganault (AGPR au département de sciences sociales de l’ENS)
24h – semestres 1 et 2
Descriptif :
Des assistantes maternelles gardent leur(s) enfant(s) en même temps qu’elles sont rémunérées pour en garder d’autres, des créatrices de contenu monétisent leurs pratiques écologiques quotidiennes. La porosité entre activités professionnelles et domestiques est caractéristique de nombreux métiers qui invitent à repenser le cloisonnement entre « travail » et « hors-travail ». En particulier, certains métiers, qui impliquent de travailler sur les corps, les logements et avec les membres d’une famille (qu’il s’agisse d’enfants, de personnes handicapées ou de personnes âgées) se saisissent de manière « professionnelle » d’activités traditionnellement associées à la sphère domestique. Pourtant, ce cloisonnement continue d’encadrer les représentations collectives d’une part, et les pratiques de recherche d’autre part, si bien que la sociologie du travail aborde peu la question du travail domestique et de son imbrication dans le travail rémunéré.
Cet atelier propose ainsi d’interroger le travail sous l’angle des activités qui le composent et qui s’inscrivent à l’intersection des sphères professionnelles et privées. Il s’agira d’étudier la façon dont ces activités sont qualifiées et articulées par les individus, appréhendées et mesurées par les sociologues, pour mettre en avant le travail au pluriel.
L’atelier consistera à mener une recherche empirique en différentes étapes, de la formulation d’une question de recherche à la présentation des résultats. Il a la particularité de proposer aux étudiant·es de mobiliser des méthodes qualitatives ou quantitatives. En binôme, il s’agira de choisir une question de recherche autour de la thématique générale de l’articulation entre travail professionnel et domestique et d’y répondre à partir d’une enquête qualitative ou quantitative. Chaque binôme devra, à l’issue de son enquête, présenter ses propres résultats, ainsi que discuter les résultats d’un autre groupe au cours d’une journée type « journée d’études » organisée en juin.
Ce cours est ouvert à tou·tes les étudiant·es (DSS, PDI, QESS…) intéressé·es par la sociologie du travail, de l’articulation des temps sociaux ou du genre, ou plus largement par la recherche qualitative ou quantitative en sciences sociales. Aucun pré-requis n’est demandé.
Calendrier : 30/09/25 (10h30-12h) ; 14/10/25 (10h30-12h) ; 04/11/25 (10h30-12h) ; 18/11/25 (10h30-12h) ; 2/12/25 (10h30-12h) ; 16/12/25 (10h30-12h) ; 20/01/26 (10h30-12h) ; 03/02/26 (10h30-12h) ; 17/02/26 (9h30-12h30) ; 10/03/26 (9h30-12h30) ; journée d’étude en juin, date à déterminer.
Rendus :
- Pour le 13/02 : rendre un entretien retranscrit ou 4 pages de statistiques commentées
- Début juin : Journée de restitution : une présentation de 15 minutes en binôme + une discussion de 5 minutes du travail d’un autre binôme
Liste des séances :
Séance 1 : Introduction 1 – Le travail au pluriel dans la sphère professionnelle
30 septembre, 10h30-12h
Séance 2 : Introduction 2 – Le travail entre sphère domestique et sphère professionnelle
14 octobre, 10h30-12h
Séance 3 : Construction de l’objet de recherche commun (formation des binômes, choix de la méthode)
4 novembre, 10h30-12h
Séance 4 : Séance préparatoire aux entretiens (construction collective de la grille)
18 novembre, 10h30-12h
Séance 5 : Séance préparatoire aux méthodes quantitatives (exploration de Quételet)
2 décembre, 10h30-12h
Séance 6 : Séance bibliographie
16 décembre, 10h30-12h
Séance 7 : Séance problématisation
20 janvier, 10h30-12h
Séance 8 : Séance présentation (explicitation des attendus pour la journée finale)
3 février, 10h30-12h
Séance 9 : Séance analyse (travail sur les données en groupe et avec les encadrantes)
17 février, 9h30-12h30 (attention, séance de 3 heures, changement d’horaire !)
Séance 10 : Séance analyse (travail sur les données en groupe et avec les encadrantes)
10 mars, 9h30-12h30
Séance finale : Journée de restitution, sur le format d’une journée d’étude
Date à définir, début juin, 9h30-12h30 ; 14h-17h
La mesure du mérite : enquêter sur les instruments et les pratiques de sélection des étudiant·es
S1-S2–24h, 9 ECTS
Aliénor Balaudé-André
EN 2025-6, l’atelier aura lieu le mardi après-midi
Sortir les syndicats pénitentiaires de l’ombre. Pour une sociologie des relations professionnelles du champ carcéral
Nathan Rivet (nathan.rivet@ens.psl.eu) et Corentin Durand (corentin.durand@ehess.fr)
Semestre 1 & 2 – Vendredi après-midi
Janvier 2018. Suite à l’agression d’un surveillant par un détenu au centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil, une intersyndicale composée des principales organisations représentatives de l’administration pénitentiaire appelle au blocage de prisons sur tout le territoire. Les images de surveillants refusant de reprendre le travail et brûlant des tas de palettes et de pneus à l’entrée de plusieurs établissements font le tour des médias. Après plusieurs semaines de manifestations et de négociations, le mouvement cesse et le syndicat majoritaire signe un accord avec le ministère de la Justice.
Forte participation aux élections professionnelles, nombreux élus dans diverses instances, communication numérique et médiatique saillante, les syndicats pénitentiaires occupent une place importante dans le paysage carcéral français. Pourtant, contrairement à d’autres dimensions du monde pénitentiaire étudiées par les chercheur-ses en sciences sociales, les syndicats en demeurent un aspect méconnu, quand bien-même ils en sont une partie très visible. Actifs au sein des prisons comme en administration centrale et liés -mais pas que- à de grandes centrales syndicales (FO, UNSA, CGT…), les syndicats des personnels pénitentiaires sont devenus un rouage de l’action publique pénitentiaire, au même titre que les syndicats d’autres forces de l’ordre. Cet atelier a pour objectif d’enquêter collectivement sur les multiples dimensions des syndicats pénitentiaires, allant de leur activité à leurs revendications et leurs modes d’action en passant par leurs évolutions, leur rôle politique ainsi que leurs différences intersectorielles ou internationales. Les étudiant-es choisiront, en lien étroit avec les encadrants du cours, leur question de recherche. L’atelier formera les participant-es aux différentes étapes de l’enquête : trouver son objet d’étude, construire son protocole, faire des aller-retours entre empirie et théorie, analyser ses matériaux, écrire d’un rapport de recherche, restituer et discuter en format séminaire.
L’évaluation comprendra plusieurs notes. L’atelier repose sur la participation active des participant-es. Au fil du semestre, une série de courts rendus ou, parfois, de présentations de la recherche en train de se faire, viendra évaluer l’investissement des étudiant-es. L’ensemble de ces étapes conduira, par étapes, à l’écriture d’un rapport de recherche qui constituera la majeure partie de la note finale.
Inscription – L’atelier est ouvert à tous-tes les étudiant-es de l’ENS et de l’EHESS. Pour pouvoir mener l’enquête collective dans les meilleures conditions, l’atelier est limité à 15 places et nécessite une inscription préalable. Les étudiant-es souhaitant s’inscrire à l’atelier doivent prendre contact avec l’enseignant (nathan.rivet@ens.psl.eu) au plus tard le 2 octobre 2025. Une expérience préalable d’enquête en sciences sociales n’est pas nécessaire, mais recommandée.
Horaires détaillés :
Attention, les séances du second semestre sont mensuelles mais sont de 3h.
| Semestre 1 – 14-16h | Semestre 2 – 14-17h |
| octobre : 3, 24 novembre : 7, 21 décembre : 5, 19 | janvier : 23 février : 13 mars : 13 avril : 17 mai : 22 |
Pétrocultures, pétropouvoirs. Enquêter en sciences sociales sur la présence du pétrole dans la société française depuis 1945
Christophe Bonneuil
Cet enseignement pose l’hypothèse centrale que le pétrole n’est pas seulement une source d’énergie : il fait partie de nos vies d’une manière fondamentale et s’instille (non sans travail d’acteurs) dans les rapports sociaux, les émancipations et dominations, les agencements politiques et les constructions culturelles. Dans le domaine des « petroculture studies » au sein des humanités environnementales, en histoire, en sociologie, de nombreux travaux sont venus documenter et conceptualiser cette hypothèse et produire de riches lectures. Atelier d’initiation à la recherche en archives, cet enseignement guidera les étudiant·es dans la recherche et l’exploitation de première main de différents fonds d’archives (publiques, privées, associatives, audiovisuelles), en vue de produire une recherche originale sur un cas d’étude précis.
Après une journée de visite des Archives et découverte de premiers documents (AN Pierrefitte) et quelques séances introductives, les étudiant·es s’organiseront en binômes qui choisiront – en lien avec l’encadrant et le groupe – leur terrain et leur question de recherche. L’atelier formera les participant·es aux différentes étapes de l’enquête : construire son objet d’étude et ses questions en synergie avec les recherches des autres binômes, construire son enquête, tisser des aller-retours entre trouvailles d’archives et historiographie, analyser et critiquer ses sources, construire un récit (article) et le partager (format séminaire).
La présence à la première journée aux archives (XX oct. 9h-17h), à la journée d’étude finale (début juin) et l’assiduité à l’ensemble des séances est requise, ainsi qu’un travail personnel de recherche en binômes et une contribution constructive à l’avancée des autres binômes par la discussion de leurs travaux. L’évaluation portera pour 1/3 sur la participation active des participant-es au collectif de recherche (rendus ou présentations de l’état d’avancement des binômes et leur discussion collective) et pour 2/3 sur rapport de recherche de format article (complété d’annexes) qui pourrait être soumis à une revue.
L’atelier est ouvert à tous les étudiant·es de de l’EHESS et de l’ENS. Pour pouvoir mener l’enquête collective dans les meilleures conditions, l’atelier est limité à 12 places et nécessite une inscription préalable. Les étudiant·es souhaitant s’inscrire à l’atelier doivent prendre contact avec l’enseignant (christophe.bonneuil@cnrs.fr) avant le 12 octobre (réponse sera donnée avant fin octobre). Une expérience préalable d’enquête en archives historiques n’est pas nécessaire, mais un bagage en sciences sociales est recommandé.
Les mercredi de 11h30 à 14h, du 29 octobre 2025 au 10 juin 2026, à Ulm (45 rue d’Ulm)
Pour en savoir plus: https://enseignements.ehess.fr/2025-2026/ue/657
Enquête de luxe: travail, relations de service et rapports de classes internationalisés
Etienne Penissat (etienne.penissat@cnrs.fr), Marton Angyan (marton.angyan@ehess.fr), Amélie Beaumont (amelie.beaumont@cnrs.fr), Chloé Hubert (chloehubert2013@gmail.com), Anouck Manez (anouck.manez@ehess.fr), Margot Roisin-Jonquières (margot.roisin@ehess.fr) et Martina Vignoli (Martina.Vignoli@uphf.fr)
Si le processus de formation des classes sociales s’est organisé dans le cadre de la construction des États-nations, en particulier des Welfare States, il a toujours été travaillé par les migrations et par les relations à distances (concurrence, solidarité, etc.) entre classes sociales nationales. La construction d’espaces politiques et économiques globalisés, à l’image de l’Union Européenne, et l’accroissement des migrations pose de façon plus intense la question de la projection des rapports de classe dans des espaces sociaux internationaux voire transnationaux. Qu’est-ce que la configuration de ce type d’espace fait aux rapports de classe ? Dans quelle mesure les circulations de travailleur·ses, de retraité·es, d’étudiant·es et de touristes intra et extra-européen·ne·s transforment voire recomposent les rapports de classe ? Ce point de départ nous invite à questionner ce que les rencontres et les confrontations qui se nouent entre habitant·es de l’Europe par les migrations (professionnelles, touristiques, scolaires, etc.), font aux rapports de classe. Nous prêtons une attention particulière à l’articulation de ces derniers avec des rapports de genre, de nationalité et de race.
En 2024-2025, nous avons déployé ces questionnements dans le cadre d’une enquête collective auprès des employé·es de la restauration dédiée à une clientèle aisée (appartenant principalement aux classes dominantes) et majoritairement étrangère. L’enquête s’est déroulée dans les quartiers « bourgeois » (le « triangle d’or ») et « touristiques » (quartier « latin » par exemple) de Paris ainsi qu’à Nice et consiste à mener des observations ponctuelles et des entretiens biographiques avec ces employé·es. Outre l’analyse des positions de classe et des conditions de travail, l’enquête permet de travailler les relations qui se nouent entre employé·es et client·es sous l’angle des relations de service et des rapports de classe, les formes de capitaux internationaux qu’acquièrent et développent ces employé·es ainsi que les formes de classements et reclassements sociaux que ces rapports de classe internationalisés impliquent pour eux et elles.
En 2025-2026, il s’agira de poursuivre ces questionnements et de prolonger l’enquête collective dans le luxe à Paris dans les secteurs de la restauration, l’hôtellerie, les bars, la vente et l’esthétique (salon, spa, etc.).
L’atelier se déroule les vendredi de 14h à 16h sur le Campus Jourdan (48 bd Jourdan, 75014, Paris) du 10 octobre 2025 au 17 avril 2026. Attention la 1ère séance aura lieu de 9H30 à 12H30.
Nombre de séances : 13
Contact par courriel : etienne.penissat@cnrs.fr
Pour plus d’informations sur le programme: https://enseignements.ehess.fr/2025-2026/ue/364
Crédits ECTS: 9
Les traditions de Noël dans le monde
chrétien et au-delà
Alexandra Arkhipova (Visiting scholar)
alexandra.arkhipova@gmail.com
Date de début : 4 novembre
Durée : 8 séances
Jour et horaire : Les mardis, de 9h30 à 12h30
Salle : R2-03
Langues de l’atelier : anglais et français
Dates exactes: mardi, 4 novembre, 18 novembre, 2 décembre, 9 décembre 2025, 20 janvier, 27 janvier, 3 février, 10 février 2026.
Évaluation : Pendant les vacances de Noël, chaque participant·e mènera une micro-ethnographie en observant la manière dont les fêtes de fin d’année sont célébrées — au sein de sa famille, parmi ses ami·es ou dans sa ville. Outre l’observation, les participant·es pourront tenir un journal de terrain et réaliser des entretiens. En janvier, chacun·e présentera les résultats de son enquête sous la forme d’un exposé.
Résumé
Noël et le Nouvel An demeurent parmi les fêtes les plus importantes, aussi bien dans les familles religieuses que séculières. Cet atelier propose d’étudier les traditions de Noël (et du Nouvel An) dans différentes cultures, y compris en dehors du monde chrétien. Ainsi, au Japon contemporain, Noël catholique est devenu une fête romantique où un jeune homme invite sa compagne à dîner au restaurant.
L’atelier se déroulera en cinq parties :
- Genèse et transformation des traditions : nous retracerons la formation progressive des traditions de Noël en Europe occidentale du XVe au XIXe siècle, leur diffusion aux États-Unis, et la manière dont Noël fut “réinventé” au XIXe–XXe siècle lors du processus de sécularisation pour devenir la fête que nous connaissons aujourd’hui.
- Fonctions sociales et politiques de Noël et du Nouvel An : nous analyserons comment ces fêtes ont été intégrées dans le discours politique et utilisées comme instruments de manipulation, par exemple lorsque Mussolini inventa de prétendues traditions populaires de Noël dans l’Italie des années 1930, ou encore lorsque Staline, en 1935, interdit Noël en URSS et créa la fête du Nouvel An — tradition reprise aujourd’hui par Poutine comme rituel de loyauté politique.
- Économie et consumérisation de Noël : nous étudierons le phénomène du consumérisme lié à Noël et réfléchirons à la manière dont les personnes disposant de moyens limités parviennent malgré tout à offrir des cadeaux de fin d’année.
- Préparation du travail de terrain : en groupe, nous élaborerons un guide pour les observations et entretiens à mener durant les vacances de Noël. Chaque participant·e choisira l’aspect du sujet qui l’intéresse particulièrement.
- Restitution des enquêtes : à partir du 20 janvier, les participant·es présenteront leurs résultats sous forme de journaux de terrain et d’exposés.
Atelier d’Anthropologie linguistique et le langage des guerres
Alexandra Arkhipova (alexandra.arkhipova@gmail.com)
Date de début : 3 mars
Durée : 8 séances
Jour et horaire : Les mardis, de 9h30 à 12h30
Salle: R2-03
Dates exactes : 3 mars, 10 mars, 7 avril, 14 avril, 21 avril, 28 avril, 5 mai, 12 mai.
Langues de l’atelier : anglais et français
Évaluation : Chaque participant·e devra présenter un exposé illustrant
des exemples de manipulations linguistiques et défendre son analyse.
Les supports peuvent inclure la presse, la littérature ou des
observations de terrain personnelles.
Résumé
Les systèmes totalitaires classiques, basés sur la répression physique
de masse — arrestations, exécutions ou exil dans des camps —
appartiennent en grande partie au passé. Les régimes autoritaires
modernes contrôlent souvent les populations sans recourir directement
à la violence physique, mais grâce à des systèmes sophistiqués de
manipulation. Ces dirigeants, appelés Spin Dictators par Sergei Guriev
et Daniel Treisman, gouvernent principalement par la tromperie
informationnelle plutôt que par la force brute.
L’un des principaux objectifs des Spin Dictators est de désengager les
citoyens de toute participation active à la gouvernance, tout en
favorisant une vision manichéenne du monde, centrée sur des ennemis
extérieurs. Les manipulations linguistiques jouent un rôle clé dans
l’atteinte de ces objectifs, notamment en temps de guerre, en
façonnant la manière dont les citoyens perçoivent le monde.
Dans le monde contemporain, les événements survenant lors des guerres
et des conflits militaires — en Ukraine, en Russie, en Israël, en
Palestine, en Iran, en Syrie, en Afghanistan ou à Cuba — ne peuvent
être vécus directement par nous. Notre compréhension de ces événements
passe par le prisme des médias sociaux et des flux d’actualités.
L’anthropologie linguistique constitue un outil essentiel pour
dévoiler les mécanismes de ces manipulations. Elle examine comment les
individus choisissent les mots pour construire leur réalité sociale et
comment les médias diffusent et imposent ces mots à leur public.
Lors de cet atelier :
nous explorerons les méthodes clés de l’anthropologie linguistique —
expériences et recherches de terrain — appliquées au thème Langages en
temps de guerre ; nous discuterons des travaux récents sur ce sujet et
encouragerons les participant·es à analyser des publications issues
des médias anglophones, francophones et, si possible, hispanophones ;
chaque participant·e présentera son analyse des techniques de
manipulation dans les sources choisies ; enfin, nous concevrons et
mènerons ensemble une expérience afin d’étudier ces mécanismes en
action.
Les inégalités sociales face à la crise énergétique
S1 – 24h, 9 ECTS
Aude Lejeune (aude.lejeune@univ-lille.fr) et Alexis Spire (alexis.spire@gmail.com) et
Atelier ouvert aux étudiant.es de M1 et de M2.
Initié l’année dernière, cet atelier reprend en 2025-2026 dans le but de poursuivre l’enquête collective sur les inégalités sociales face à la « crise énergétique », terme renvoyant aussi bien au contexte récent de hausse des prix du gaz, de l’électricité et des carburants qu’aux enjeux de transition écologique. L’objectif est d’analyser les conditions dans lesquelles les gouverné·es modifient, ou non, leurs pratiques pour faire face à la hausse des prix, pour répondre aux injonctions à la sobriété ou encore pour bénéficier de certaines mesures incitatives impulsées par les pouvoirs publics.
L’atelier consistera dans la préparation et la réalisation d’une enquête collective à Dunkerque, une ville du Nord où des territoires très urbanisés jouxtent des zones plus rurales et où la mairie et les collectivités locales ont adopté plusieurs mesures pour lutter contre la précarité énergétique. Cette enquête aura lieu en janvier 2026 et s’inscrira dans le programme de recherche intitulé « Usages et contestations de l’action publique en temps de crise énergétique » (UNERGY) financé par l’Agence nationale de la Recherche.
L’atelier aura lieu le mercredi de 9h à 11h aux dates suivantes :
Dates de l’atelier : 19 novembre, 3 décembre, 17 décembre, 14 janvier.
La semaine de terrain à Dunkerque aura lieu du 26 au 30 janvier 2026.
Nombre de participants limité à 12.
Pour vous inscrire, merci d’envoyer un mail concernant votre intention de participer à cet atelier à aude.lejeune@univ-lille.fr et alexis.spire@gmail.com
Budgets de famille
Pierre Blavier (CNRS, Clersé), Anton Perdoncin (CNRS, Cens) et Erwan Lemener
2025-2026 — Master Sciences Sociales (Parcours PDI et QESS), EHESS, ENS
L’objectif de cet atelier pluriannuel, intégré à une ANR coordonnée par Pierre Blavier (Bufam, 2025-2030), est de conduire une enquête collective sur les budgets de famille de personnes appartenant aux petites classes moyennes. Des événements récents comme la mobilisation des Gilets jaunes (2018), les réformes des retraites (2020, 2023), ou encore l’augmentation du taux d’inflation ont été l’occasion de prendre conscience qu’on ne dispose dans les sciences sociales contemporaines que de connaissances parcellaires et peu articulées des budgets de famille et des arbitrages qui structurent pourtant le quotidien de larges franges de la population.
L’enquête de cette première année de projet consistera à esquisser de tels budgets de famille, par questionnaires et entretiens approfondis, dans une perspective d’ethno-comptabilité, attentive aux façons de compter et d’être compté, soucieuse de rapporter les comptes établis aux opérations d’évaluation qui les forment.
L’enquête se déroulera sous la forme d’un stage de terrain, au second semestre. Le stage d’une durée d’une semaine prendra place dans un espace périurbain, dans l’orbite de la région parisienne, relativement pauvre mais où domine la propriété individuelle. Un des objectifs de l’enquête sera de décrire cette économie résidentielle, les modes de vie qu’elle soutient ou est censée soutenir, et son articulation, ou non, avec l’orientation politique du territoire à l’extrême droite. Le stage de terrain aura lieu à la suite du premier tour des élections municipales de mars 2026 (dont la date exacte n’est à ce jour par encore connue) et sera donc aussi articulé à la passation d’un questionnaire sortie des urnes, afin de saisir les logiques électorales locales.
Trois séances préparatoires auront lieu en amont du stage afin de présenter l’enquête à venir et son terrain, de construire et de tester les questionnaires, d’établir un guide d’entretien. La semaine d’enquête à proprement parler sera suivie de trois séances, avec travail en groupe intercalé, consacrées à l’édition, à l’indexation et à l’archivage des matériaux produits durant le stage.
Validation : rédaction en groupe de 2-3 étudiant-e-s d’un rapport de recherche sur la base de l’enquête réalisée lors du stage de terrain.
Calendrier des séances hors stage de terrain à préciser, mais elles auront lieu sur le campus Jourdan sur un créneau le vendredi après-midi.
Le nombre de places est limité, pour s’inscrire voir avec Erwan Lemener : r1lemener@yahoo.fr
Lieu : Campus Jourdan (salle à confirmer)
Horaires : vendredi de 13h30 à 16h30.
16/01/2026, 30/01/2026, 06/03/2026, 10/04/2026, 15/05/2026, 29/05/2026.
Atelier Enquête par questionnaire (partie 2)
Cécile Brousse (cecile.brousse[at]insee.fr) et Nathan Leveque (nathan.leveque[at]ined.fr)
En 2025-6, l’atelier consiste à préparer et exploiter la base de données issue de l’enquête sur l’expérience de la scolarité au lycée, réalisée en 2025 auprès d’élèves de seconde GT.
L’atelier se déroulera au premier semestre le mardi de 16h15 à 18h15. Il est destiné à des étudiantes qui ont une connaissance minimale de R.
Objectifs de l’atelier:
Mettre en place une enquête par questionnaire est de plus en plus facile grâce aux dispositifs d’enquête en ligne, mais que faire des données une fois qu’elles ont été collectées ? Les principes de la science ouverte nous encouragent à rendre nos données accessibles aux autres (dans le respect de la protection des données personnelles), mais des données peu ou mal documentées sont en réalité inexploitables par les autres (ou par nous dans dix ans).
Cet atelier sera consacré aux étapes qui permettent de transformer un tableau de données en une enquête statistique documentée et exploitable, et d’en tirer de premiers résultats sociologiques. Ces étapes permettent aussi de réfléchir à la qualité des données ainsi collectées : quelles questions s’avèrent décevantes ou intéressantes ? a-t-on oublié des informations importantes ?
Au cours du séminaire, les étudiants travailleront sur l’enquête statistique collectée l’année précédente dans le cadre de l’atelier Enquête quantitative (Partie 1), avec le logiciel R, pour livrer un rapport d’enquête complet (traitement de la base de données, première exploitation).
Principales compétences développées :
- Apurer une base de données
- Traiter la non-réponse et réaliser un calage sur marges
- Documenter des données
- Effectuer toutes ces opérations en pensant aux personnes qui pourraient exploiter ces données dans le futur (y compris nous-mêmes)
- Rédiger collectivement un 4 pages descriptif
- Discuter la qualité des données
Thématique de l’enquête : l’expérience de la scolarité en Seconde Générale et technologique
Calendrier indicatif:
| 30/09/2025 | Présentation de l’atelier et focus sur les méthodes de traitement d’une base de données | |
| 07/10/2025 | Répartition des tâches ; préparation de la base de données : sélection des questionnaires exploitables | |
| 14/10/2025 | Préparation de la base de données : sélection des variables de calage | |
| 21/10/2025 | Présentation orale de la note d’intention (pour le 4 pages) ; traitement de la non-réponse | |
| 04/11/2025 | Préparation de la base de données ; traitement de la non-réponse et début calage sur marges | |
| 25/11/2025 | Préparation de la base de données ; calage sur marges | |
| 02/12/2025 | Présentation orale de la préparation de la base ; début exploitation de la base de données | |
| 09/12/2025 | Exploitation de la base de données : statistiques exploratoires | |
| 16/12/2025 | Exploitation de la base de données : préparation du 4 pages | |
| 06/01/2026 | Présentation orale du 4 pages collectif (V0) et discussion | |
| 20/01/2026 | Exploitation de la base de données : finalisation des tableaux descriptifs et des commentaires | |
| 10/02/2026 | Finalisation du 4 pages (V1) | |
Date de remise des travaux
Lundi 20 octobre 2025 avant 14 heures : note d’intention sur contribution au 4 pages (1/2 page)
Vendredi 21 novembre 2025 avant 14 heures : note sur la préparation de la base de données + script R
Lundi 5 janvier 2026 avant 14 heures : version V0 du 4 pages
Vendredi 20 février 2026 avant 14 heures : version finale du 4 pages (V1)
Evaluation
| Note d’intention …………………………………………………………………….. | Coef. 1 |
| Note sur la préparation de la base de données + script R………… | Coef. 3 |
| Contribution au 4 pages…………………………………………………………. | Coef. 4 |
Bibliographie
Calvo M., Leroy C., Richet-Mastain L. (2021), Méthodologie de l’enquête auprès des bénéficiaires de minima sociaux (BMS) 2018, Les dossiers de la DREES , N° 84.
Caron N. (2005) : La correction de la non-réponse par repondération et par imputation, Document de travail de la Direction des Statistiques, Démographiques et Sociales de l’Insee, n° M0502.
Chaput H., Chauvet G., Haziza D., Salembier L., Solard J. (2012), Procédure d’imputation jointe pour les variables catégorielles – une application à l’enquête Patrimoine 2010, Actes des Journées de Méthodologie Statistique.
Deville J.-C. et Särndal. C.-E. “Calibration estimators in survey sampling”. In : Journal of the American statistical Association 87.418 (1992), p. 376-382.
Favre-Martinoz C., Deroyon, Traitement des valeurs influentes dans les enquêtes, note Insee (2023).
Favre-Martinoz C., Deroyon, La correction de la non-réponse par imputation, note Insee (2023).
Rebeck A. « Icarus : un package R pour le calage sur marges et ses variantes » Document de travail INSEE. http://paperssondages16.sfds.asso.fr/submission_54.pdf
Sautory O. « Les méthodes de calage », Document de travail INSEE. (2018) https://www.insee.fr/fr/statistiques/fichier/2838097/5-les-methodes-de-calage.pdf
Statistique Canada (2003), Méthodes et pratiques d’enquête, chapitre 10.

