Théma 5: Local, national, global (4) : Faire/défaire la mondialisation

Anciens séminaires

 

Ce séminaire aborde, depuis plusieurs années déjà, la question des territoires de l’expérience sociale, du local au global en passant par le national, selon une optique radicalement transdisciplinaire, qui associe géographie, histoire, anthropologie, sociologie et sciences politiques.

Sa raison d’être tient à un double constat :

  • les sciences sociales ont toutes connu, au cours des  deux dernières décennies, une crise de leurs catégories d’analyses territoriales jusqu’alors les plus installées et les plus évidentes. Le terrain des anthropologues, la société des sociologues, les nations et les régions des historiens, les Etats des politistes, les lieux des géographes ont été mis en cause, de manière profonde et irréversible,  par l’anthropologie globale et/ou multi-sites, par l’histoire transnationale et l’histoire globale, par la sociologie de la société civile transnationale et du transnationalisme, par la construction sociale de l’espace et par la géopolitique constructiviste. Ces remises en cause, portées entre autres par l’extraordinaire expansion mondiale des communautés savantes des sciences sociales, ont été extrêmement fécondes, mais aussi déstabilisantes. Elles confrontent donc le chercheur qui interroge la territorialité des pratiques sociales et les relations de pouvoir qui s’y déploient à un paysage extrêmement éclaté et passablement confus
  • cette évolution rencontre, non sans étincelles, le foisonnement des discours plus ou moins savants sur la « globalisation ». Cette pression,  très sensible dans l’espace public, a fait naître une littérature abondante, qui affirme la radicale nouveauté de notre présent et prétend inventer pour cela une nouvelle science sociale, entièrement fondée sur les logiques de l’espace-temps. La version la plus élaborée de ces doctrines, la « globalisation theory », illustrée par Anthony Giddens, Manuel Castells ou Jan A. Scholte, parmi d’autres, affirme que notre temps est celui de la globalisation, et que le trait le plus saillant de celle-ci est une compression inouïe de l’espace-temps dans lequel les pratiques sociales tendent à se détacher de toute inscription territoriale.

Ce séminaire vise donc à présenter et discuter des recherches en sciences sociales où la dimension des échelles d’analyse,  des connexions spatiales et des formes de spatialité des conflits, des inégalités et des rapports de force  est au cœur de l’objet, et qui permettent de répondre, de manière précise, à partir de travaux empiriques précis et sans rien cacher de leur « cuisine » concrète, à cette double et passionnante mise en crise des formes territoriales de l’enquête en sciences sociales. Parce qu’il s’agit avant tout de déployer les manières de faire et de penser d’un champ de recherche foisonnant et multiple afin de permettre aux étudiants de lancer leur propre recherche dans ce domaine, le séminaire invite très largement des chercheurs qui publient dans ces champs de recherche. Les étudiants peuvent discuter leurs travaux et, en écho, présenter les leurs.

 

Faire/défaire la mondialisation :

Cette année, le séminaire proposera aux intervenants de prendre la question par le biais des acteurs sociaux précisément engagés dans la production et la reproduction quotidienne ou séculaire des lieux, des réseaux, des liens, des territoires et des pouvoirs qui font et/ou défont les systèmes d’interdépendance qu’on désigne communément par le mot de mondialisation. A partir de terrains empiriques précis, ethnographiques, statistiques ou archivistes, il s’agit de s’interroger sur tous ceux qui, soutiers ou stratèges, collectifs ou individus, personnes ou rôles sociaux, construisent l’emboitement des espaces et des territoires, établissent ou contestent dans et par les lieux des dominations et des inégalités, produisent les frontières ou les passent, inventent ou détruisent les points d’articulation des échelles du monde.

Nous entendrons, dans cette perspective, et dans le désordre, Frédéric Lebaron, Sandrine Kott, Maïté Boullosa, Carmen Bernand, Laurent Berger, Blaise Wilfert-Portal…

Séminaire semestriel de 24 heures ouvert aux étudiants de master et de doctorat, quel que soit leur établissement. Les étudiants de Sciences po demanderont leur admission à Romain Bertrand.
Mentions et spécialités : PDI ; Territoires, Espaces, Sociétés (TES) ; masters de recherche de Sciences po.

Renseignements : blaise.wilfertaro_baseens.fr,  romain.bertrandaro_basesciences-po.fr , maite.boullosa@wanadoo.fr,  fabrice.ripoll@u-pec.fr

Les jeudis de 10h à 13h du 6 octobre au 1er mars 2012, les 6 et 27 octobre 2011, les 3 et 17 novembre, les 1er et 15 décembre, les 5 et 19 janvier 2012, le 2 février, le 16 février, le 1er mars, salle D131, bâtiment D. 


La dernière séance aura lieu le jeudi 29 mars de 14h à 17h, salle 8, ENS, Campus Jourdan, 48 boulevard Jourdan, Paris 75014.

 

 

 

 

 

Pour le programme détaillé et les conditions de validation, voir le fichier joint en cliquant sur la petite disquette :