La nébuleuse réformatrice et ses réseaux (XIXe-XXe siècle)

Scolarité


Christian Topalov, avec Françoise Battagliola (directrice de recherche au CNRS), Marie Chessel (chargée de recherche au CNRS), Thomas David (professeur à l’université de Lausanne), Anne Lhuissier (chargée de recherche à l’INRA) et Susanna Magri (directrice de recherche au CNRS)

Dans les métropoles européennes et nord-américaines du dernier XIXe et du premier XXe siècle, des hommes et des femmes s’organisaient autour de causes philanthropiques et réformatrices en vue de faire entrer la société dans des temps nouveaux. Bien qu’ils anticipaient ceux-ci de façon très diverse, souvent ils agissaient ensemble, ou en compétition à partir de prémisses largement partagées. Combattre la pauvreté et les maux sociaux, éduquer le peuple ou prévenir les maladies, rationaliser la croissance des villes ou assurer le progrès de la race, améliorer la productivité ou l’administration : autant de domaines où fleurissaient savoirs nouveaux, expérimentations pratiques, institutions volontaires ou gouvernementales. Ce séminaire a pour objectif d’observer les configurations de personnes et d’organisations, de langages et de savoirs, d’actions et de politiques qui se formaient autour de ces causes et constituaient, prises ensemble, ce qu’on a pu appeler une « nébuleuse réformatrice ». Les terrains d’observation principaux seront les organisations réformatrices et les individus qui les composent dans la période 1880-1920 et dans quelques grandes villes : Londres, New York, Paris et Genève. Mais nous déborderons souvent ce cadre thématique, géographique et chronologique pour nous intéresser à des réseaux d’acteurs formés autour d’autres genres de causes, observés à d’autres échelles ou dans des périodes plus proches – jusqu’au contemporain.

L’objet principal de la recherche sera les réseaux réformateurs que l’on peut observer dans chacune des villes évoquées, à l’échelle des nations concernées et dans les congrès et organisations internationales. On fera appel à la comparaison comme à l’histoire croisée, on combinera les monographies d’institution, les analyses de réseau et les études de trajectoires individuelles, familiales, de groupe. Les outils de l’analyse formalisée seront considérés comme des moyens de susciter des observations micro-sociales ou de type ethnographique, et celles-ci comme la condition indispensable pour rendre interprétables les structures ou régularités mises en lumière par les analyses macro-sociales.

Ce séminaire aura le caractère d’un atelier. Il s’intéressera à l’actualité historiographique et organisera des confrontations. Il constituera la place centrale d’une recherche collective internationale qui a commencé en 2009 : présentation de sources, discussion de méthode, élaboration et présentation de résultats, synthèses provisoires.

Les étudiants qui le souhaitent pourront prendre en charge un élément de la recherche collective depuis le recueil des sources jusqu’à la rédaction. Sont particulièrement concernés historiens contemporanéistes, ainsi que sociologues et politistes désireux de travailler sur des matériaux empruntés au passé. Un entretien précoce (juin-octobre 2009) avec le responsable du séminaire est recommandé aux étudiants qui veulent participer à ce séminaire dans cette modalité active de l’atelier. Il pourra être organisé une séance de pré-rentrée à leur intention.

Atelier annuel ouvert aux étudiants en master, aux doctorants et tout chercheur intéressé.

Atelier optionnel (24 heures), validation en fin d’année. Cet atelier correspond à 6 crédits.

Mentions et spécialités : ETT, Sociologie

Renseignements : master-ettaro_baseens.fr

Le lundi de 14 h à 17 h, les 7 décembre 2009, 11, 18 et 25 janvier, 15 février, 8 mars, 12 avril, 5 mai 2010

ENS, Campus Paris-Jourdan, 48 boulevard Jourdan, Paris 14e, bâtiment F, salle F