GARP « Générations d’Antillais en région parisienne ».

Ateliers de recherche

Générations d’Antillais en Région Parisienne

 

L’atelier GARP vise à améliorer la connaissance de la condition sociale des Antillais de l’Hexagone. Il est ouvert aux élèves et étudiants de l’ENS, des masters cohabilités par le Département de Sciences Sociales et, sur demande, à des étudiants extérieurs à l’ENS.

 

Une équipe interdisciplinaire

L’atelier GARP est animé par un collectif de chercheurs, venant d’horizons disciplinaires variés (sociologie, histoire, sciences politiques), autour d’un même objet de recherche, de questions communes et de terrains partagés.

Membres de l’équipe : Jennifer Bidet (Paris 5), Audrey Célestine (Lille 3), Séverine Chauvel (Paris-Est Créteil), Muriel Cohen (professeur au lycée Utrillo, Centre d’Histoire Sociale du XXe siècle), Amélie Grysole (INED, ENS Ulm), Stéphanie Guyon (Université de Picardie), Sylvain Pattieu (Paris 8), Anton Perdoncin (ENS Ulm).

Pour toute demande d’information, contacter Anton Perdoncin.

Organisation des séances

S2 – 12 ECTS

Les séances ont lieu un lundi sur deux, de 9h30 à 12h30. 

Une première séance de présentation aura lieu le lundi 17 octobre, 9h30-12h30, Campus Joudan, salle F.

Les séances de l’atelier auront lieu principalement à partir de janvier et alterneront entre présentation de travaux de recherche et discussion de la récolte et de l’analyse des matériaux de recherche.

Etudier les Antillais dans l’Hexagone 

Lancé en janvier 2013, cet atelier de recherche vise à améliorer la connaissance de la condition sociale des Antillais de l’Hexagone, longtemps restés invisibles en raison de leur statut juridique de citoyens français – dans une optique comparative amenant à s’interroger sur la spécificité de migrations intranationales par rapport aux migrations internationales, sur la manière dont des trajectoires de migrants sont modelées par et adaptées à des dispositifs publics, et sur la dimension postcoloniale de ces migrations passées et présentes.

Pour l’année 2016-2017, l’atelier s’organisera autour de deux terrains principaux, étroitement liés entre eux et combinant enquête ethnographique, travail en archives et quantification.

Un premier terrain sera centré sur les migrations organisées par le BUMIDOM (Bureau pour le développement des Migrations dans les Départements d’Outre Mer) entre 1963 et 1981. A partir des archives de cet organisme public disponibles aux archives nationales, il s’agira de rendre compte de la morphologie sociale de ces migrations organisées, de saisir les logiques de catégorisation et de tri des migrants par l’Etat et d’analyser la manière dont les migrants développent des stratégies familiales, professionnelles, résidentielles dans leurs rapports aux institutions.

Ce premier volet a pour but d’établir une base de données quantitatives à partir de dossiers individuels de personnes ayant migré avec le BUMIDOM. A ce volet quantitatif sera associé un volet qualitatif consistant à réaliser des entretiens biographiques avec des « migrants BUMIDOM » et des membres de leur entourage afin de rendre compte de leurs parcours dans une perspective longitudinale.

Un deuxième terrain s’organisera autour de l’action de l’actuel organisme chargé de ce qui est désormais appelé « mobilités » et non plus « migrations » par les pouvoirs publics – le LADOM (L’Agence de l’Outre Mer pour la Mobilité). Entre autres missions, cet organisme coordonne des actions de formation et d’insertion professionnelle dans l’Hexagone à destination de « jeunes » en provenance de départements d’Outre-Mer. Suite à un terrain exploratoire l’an passé ayant consisté à suivre les premiers pas d’un groupe de « stagiaires » dès leur arrivée en région parisienne, et à différents moments de leur stage et de leur formation, l’idée est de mettre en œuvre une ethnographie des politiques publiques à destination de ce public, par le bas, en observant la manière dont ces stagiaires sont sélectionnés, accueillis, orientés, formés. Un travail suivi d’observation sera combiné avec un travail par entretien, auprès des stagiaires mais aussi des professionnels chargés de les encadrer. Ce travail ethnographique devra être articulé à l’exploitation statistique de bases de données de gestion de l’organisme sur les bénéficiaires de ces dispositifs de ces dernières années.

Dans l’un et l’autre terrain, l’enjeu de l’enquête est de saisir conjointement les logiques institutionnelles organisant ces migrations et les logiques individuelles et familiales des migrants qui s’emparent de ces dispositifs tout autant qu’ils sont contraints par eux.